Un violent orage soufflait ce soir là sur le Désert Sulfureux, et l’on ne pouvait rien distinguer tant la bourrasque était virulente. Mais au cœur de ce tourment, gisait, immobile, un petit être, enveloppé dans son lange. Rien ne semblait pouvoir l’atteindre, mais comment cela était t’il possible ? Un tel paradoxe, une force brutale et indomptable face à un petit être fragile et tranquille qui semblait si apaisé et baignait en son cœur?
Au petit matin, alors que toute la Nature s’était adoucie, une vieille guivre qui parcourait le Désert, aperçue le bébé, et décida de l’emporter à l’abri. Elle sentit de suite la force des enchantements qui enveloppaient ce lange et protégeaient l’enfant. Il fallait être un puissant mage pour réaliser de tels enchantements, était-ce sa mère? Et pourquoi l’avait elle abandonnée ? Deux années passèrent, puis la vieille guivre qui sentait son heure arrivée, décida de remettre l’enfant aux hommes. Un groupe de marchand qui s’aventuraient aux portes du Désert, aperçurent l’enfant et l’emmenèrent à leur village sur les terres d’Istan.
C’est là qu’on le nomma « Song » et lui enseigna tous les rituels de la vie humaine. On lui inculqua aussi la croyance des cinq dieux, et c’est tout naturellement qu’il suivit la voie spirituelle au travers d’une éducation moniale. A la recherche de la vérité sur ses origines, Song a beaucoup voyagé, notamment près du Désert Sulfureux.
Bien plus tard, après un long périple parsemé de rencontres et de combats épiques, Song a vaincu un tyran d’Abbadon. Il retourna alors voir les guivres, et, à sa plus grande surprise il retrouva la vieille guivre qui, de manière surprenante avait survécu contre toutes attentes, grâce au lange enchanté de Song qu’elle portait sur elle en permanence, rallongeant ainsi énormément son espérance de vie. En un hurlement mêlé de joie et de larmes, la vieille Guivre lâcha un dernier souffle de vie avant de s’éteindre devant le regard troublé de Song. Devant toute la souffrance que Song avait réussit à soigner lors des nombreux combats, celle-ci s’était accumulée dans son âme. Lorsque Song tenta de soigner la guivre il ne pu tenir la dégénération de santé de force 50, et son regard s’imprégna d’une dernière image de douleur, celle de la mort de sa mère adoptive. C’est alors, dans un excès de folie, il s’est percé les yeux pour ne plus compromettre sa concentration d’énergie lorsqu’il soigne les autres et ne plus subir la vision de l’horreur ancrée dans ses yeux. Il eut de suite l’étrange sensation, son sixième sens… il voyait... les auras… ses yeux baignés de sang et de larmes, il avait enfin découvert la vérité… la Vérité sur lui même et les autres, il s'écroula de fatigue et d'émotions...